Définition

Dans un premier temps, nous allons tenter d’éclaircir les différentes appellations. À travers le temps, la façon de nommer les troubles d’apprentissage a évolué au fil de l’avancement des recherches. Les plus vieux se souviendront d’être identifiés comme des « audimudités », d’autres des dysphasiques, tandis qu’au début des années 2000, « le trouble primaire du langage » prenait place. Maintenant, il cède sa place au « trouble développemental du langage. Dans la dernière version du DSM-V, manuel de référence pour les médecins, cinq catégories distinctes ressortent :

  • le Trouble du langage
  • le Trouble de la parole et de la phonologie
  • le Trouble du bégaiement débutant dans l’enfance
  • le Trouble de la communication social-pragmatique
  • le Trouble de la communication non-spécifié

Selon l’Ordre des orthophonistes et des audiologistes du Québec (OOAQ,2004), ce trouble est « une atteinte neurologique qui persiste tout au long de la vie. Ce trouble affecte l’expression ou l’expression et la compréhension du langage. La dysphasie touche de façon variable plus d’une composante du langage. » Il ne peut être expliqué par un déficit auditif, une malformation des organes phonatoires, une insuffisance intellectuelle, une lésion cérébrale acquise pendant l’enfance, un trouble envahissant du développement ou une carence affective ou éducative grave (Centam, 2012). Plusieurs sphères peuvent être touchées.

Voici celles qui peuvent être atteintes :

  • La phonologie : les sons de la parole;
  • La morphologie : l’accord des mots;
  • La syntaxe : l’ordre des mots et la construction des phrases;
  • La sémantique : le sens des mots, le vocabulaire;
  • L’aspect pragmatique : la compréhension de différentes notions et l’utilisation du langage dans différents contextes.

La recherche

Au Québec, à l’âge de 5 ans, 9,4% des enfants présentent un trouble développemental du langage. À 12 ans, 72 % de ceux-ci ont toujours une problématique persistante sur le plan du langage (OOAQ, 2014).

Plusieurs recherches estiment que le trouble développemental du langage fait partie de la banque de signes annonciateurs d’un trouble de l’identification des mots (dyslexie)

Le trouble développemental du langage est d’ordre neurologique. Par contre, il semblerait que les causes exactes ne soient toujours pas identifiées. Comme bien d’autres troubles, dont celui de l’identification des mots en lecture (dyslexie), il apparait que les anomalies se situent au niveau du dysfonctionnement des circuits dans l’hémisphère du langage (gauche) ainsi qu’au niveau de leur activité électrique. (Romagny, 2008).
La recherche commence également à démontrer des facteurs génétiques. En effet, si un trouble développemental du langage (dysphasie) est présent dans une famille, un enfant est de 2 à 7 fois plus à risque d’avoir à vivre avec ce trouble que les autres enfants. Les garçons seraient aussi trois fois plus à risque que les filles (Touzin et Leroux, 2011).
Des liens ont aussi été démontrés entre les membres des fratries. Les frères ou les sœurs d’un enfant vivant avec la dysphasie sont environ 22 % plus à risque de démontrer des troubles apparentés à ce trouble de langage comme le trouble d’apprentissage, la dyslexie, le trouble envahissant du développement, etc. (Romagny, 2008).